Actualité
Sécurité routière

mercredi 16 juillet 2025

Sur le terrain avec Vital Côté, veilleur de nos routes

AQTr Découvrez le témoignage de Vital Côté, signaleur depuis plusieurs années

En ce début des semaines de la construction, nous mettons en lumière celles et ceux qui veillent, souvent dans l’ombre, à la sécurité des chantiers et des usagers de la route. Parmi eux, Vital Côté, signaleur depuis plusieurs années, incarnant avec rigueur et engagement l’importance de ce métier. Son témoignage nous plonge au cœur d’un rôle essentiel, entre vigilance constante, gestion des risques et véritable vocation humaine. 

Depuis maintenant 7 ans, Vital Côté veille à la sécurité des chantiers et des routes dans la région de Lanaudière. Signaleur attitré à l’entreprise TGC, il cumule les fonctions de signaleur de chantier et signaleur routier, deux métiers aussi complémentaires que différents. Sa mission? Protéger travailleurs, usagers, cyclistes et camionneurs, un drapeau à la main, mais surtout beaucoup de vigilance. 

Lorsqu’il entame sa carrière en 2018, il a comme volonté de contribuer à un changement. Il observe rapidement un manque de considération envers la profession, une certaine ambiguïté dans les responsabilités ainsi qu’un réel déficit de reconnaissance. Plus qu’un simple rôle d’exécution, il aspire à structurer et superviser la signalisation avec la rigueur d’un chef d’orchestre, alliant précision, maîtrise et esprit d’équipe. La protection des personnes est alors devenue son objectif central, sa motivation profonde au quotidien. 

Avant même que les premiers camions n’entrent sur le chantier, Vital est déjà à l’œuvre. Un point de coordination avec le contremaître permet de définir les enjeux du jour : horaires de pointe, zones à risques, circulation prévue, sorties de véhicules lourds. Car chaque détail compte, et l’imprévu n’a pas sa place dans un environnement où tout va très vite. Le métier exige une attention constante, un esprit vif, une capacité d’adaptation au climat et aux comportements humains. 

Ce qui distingue fondamentalement la signalisation de chantier de la signalisation routière, c’est le contexte d’intervention. Sur un chantier, Vital agit dans une dynamique d’équipe. La communication est fluide, les repères sont connus, la coordination essentielle. Sur la route, en revanche, il est souvent seul, exposé au regard, parfois hostile, des automobilistes. Il gère l’impatience, la vitesse, les comportements imprévisibles, souvent sans avoir de lien direct avec les camionneurs qui entrent ou sortent du chantier. C’est dans ces moments-là que la concentration doit être à son maximum. 

La sécurité, selon lui, repose avant tout sur la communication. Dès que celle-ci fait défaut, le risque d’incident augmente considérablement. Il déplore que certains conducteurs ignorent les consignes, klaxonnent, tentent de passer en force. Les situations les plus délicates surviennent lors des sorties de camions : il faut leur donner la visibilité nécessaire pour manœuvrer, sans compromettre la fluidité du trafic. 

« À l'égard des Agents de paix que nous côtoyons régulièrement sur la route et sur les chantiers, il nous manque le pouvoir de sanctionner les contrevenants. » explique-t-il.   

En effet, les usagers motorisés ne sont pas les seuls à surveiller. Les cyclistes aussi peuvent devenir des sources d’inquiétude. Leur proximité avec les zones de travaux, leur silence, leur imprévisibilité : autant de facteurs que Vital doit intégrer en temps réel dans ses décisions. Il est là pour anticiper, prévenir, intervenir, toujours avec calme et rapidité. 

Vital a acquis ce rôle essentiel en prenant l’initiative de se former auprès de l’AQTr. Il a assumé lui-même les frais de ses formations, tant pour la signalisation routière que pour la signalisation de chantier. 

Ce qui lui tient particulièrement à cœur, c’est la valorisation du métier. Encore trop souvent, le rôle du signaleur est perçu comme secondaire. Et pourtant, sans eux, les chantiers seraient de véritables zones à risques. Il réclame une prise de conscience collective, des campagnes médiatiques, de la visibilité dans l’espace public. Il rêve de messages clairs : « Respecter un signaleur, c’est sauver des vies. » 

Pour améliorer les conditions de travail, il imagine aussi des solutions concrètes : des systèmes de signalisation intégrés aux véhicules, des plans de signalisation mieux partagés, des équipes dédiées à l’installation, et surtout, des réunions régulières avec les camionneurs. La prévention commence bien avant les incidents. 

Derrière son calme et sa maîtrise, Vital Côté est un homme passionné, lucide et engagé. Il aimerait un jour évoluer vers des fonctions en santé et sécurité, évaluer les pratiques, encadrer, former. L’encadrement, la pédagogie, c’est une fibre qu’il cultive depuis ses débuts, sans surprise pour quelqu’un qui a travaillé dans le monde de la radio, un univers où la voix porte et fait la différence. 

Enfin, il rappelle un enjeu criant : le manque de signaleurs de chantier. Une profession qui souffre d’un déficit de reconnaissance, mais qui joue un rôle essentiel dans la chaîne de sécurité. Pour Vital, il est temps de changer le regard que l’on porte sur ce métier. Il est temps que ceux qui protègent soient, à leur tour, protégés. 

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